Témoignage : grossesse jumeaux

Le diagnostic : c'est des jumeaux
 

Le diagnostic : c'est des jumeaux

Première écho. Nous nous y rendons mon homme et moi légèrement stressés (Bébé s'est-il bien accroché ???). Moi sur la table pour l'échographie, mon homme dans le bureau du gynéco, celui-ci passe la sonde sur mon bide et compte " un " .... " deux " ... Je n'ose y croire ... Je demande quand même " ça veut dire ??? " " oui oui des jumeaux ". La chaise de mon homme grince à côté. Comme moi il est ravi! Le médecin pense que c'est l'angoisse qui l'agite. Mais non, deux bébés, c'est ce que nous espérions. Et là le médecin dit " trois ? " Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh Je retiens mon souffle " Non c'est bon pas trois " Ouf!

Vrais Jumeaux ou Faux Jumeaux ?

Les jumeaux intriguent et il faut s'attendre à un lot de questions que ne vont pas manquer de vous poser votre entourage : " c'est des vrais ? " (des vrais quoi ? haricots ? heu .. oui ... à l'écho ça ressemble bien à ça ... ), " vous allez les habiller pareil " (Question gagnante de ma Maman angoissée, peut être qu'elle se voit déjà face à deux clones parfaits s'amusant à lui jouer des tours pendables), " tu n'es pas trop stressée du boulot qui t'attend ?" (a priori non ... mais à force d'entendre cette question je me demande s'il n'y a pas anguille sous roche ...)

La naissance de mes enfants ne s'est pas passé dans un climat serein, ils sont arrivés très tôt, l'accouchement s'est fait en urgence... Je n'ai pas demandé à mon médecin si finalement j'avais de vrais ou de faux jumeaux. C'était bien le cadet de mes soucis à ce moment là. Mais j'ai quand même ma réponse : mes deux garçons sont tellement dissemblables physiquement (un clone de Papa, un clone de Maman) qu'aucun doute n'est possible. C'est des VRAIS ... frères :

Une grossesse épique

Début de grossesse difficile avec un décollement de placenta au cours du premier mois. Repos absolu pendant quelques semaines le temps que les Bibous s'accrochent correctement, et je reprends le boulot. Arrive le début du congé maternité. Je ne suis pas très reposée car j'ai donné un dernier coup de collier au boulot pour que tout soit nickel avant mon départ. Une fois en congés, je cours de plus belle pour boucler mille choses avant l'arrivés de mes petits. Vite vite les cours de préparation à l'accouchement. La sage femme est à perpette ? Qu'a cela ne tienne je mange les kilomètres dans ma petite auto. Vite vite les boutiques d'équipement bébé. Il faut que tout soit prêt, ensuite je me reposerai ... J'en fais trop. Mais j'ai des ailes pour préparer mon nid. Et bingo j'accouche prématurément à 7 mois de grossesse. Pas malin ...

La prise de poids

Dérapage incontrôlé côté poids. A partir du sixième mois je ne me pèse plus. Je ne veux pas savoir. Je ne vois plus mes pieds. D'ailleurs je n'arrive plus à me couper les ongles de pieds c'est mon amour qui s'y colle (plus romantique tu meurs ....). Mon gynéco me rappelle à l'ordre à chaque visite. Rien n'y fait. Je n'ai pas l'impression d'avoir un appétit d'ogre. Je limite les grignotages. Et pourtant j'enfle tel un ballon de baudruche ... Déprimant ... Bonne nouvelle : tout rentrera dans l'ordre après la naissance de mes Loulous, sans régime, sans privations ... Pouponner des jumeaux c'est consommateur de calorie ...

Les petits bobos de la grossesse

Ces maudits reflux qui m'empêchent de passer une nuit sereine (sans compter que c'est soirée Disco dans mon utérus! Ca promet !). J'ai beau de gaver d'anti-acide rien n'y fait. Je surfe la nuit sur Internet pour passer le temps. Je deviens pro des pages people. Jamais mes copines n'auront reçu autant d'emails.

L'ACCOUCHEMENT

Le soir du premier Novembre, je suis à ma 30ième semaine de grossesse, je ne me sens pas très bien ... Ballonnée ... Ca tiraille ... Envie d'aller aux toilettes toutes les 5 secondes ... Pourtant pas de douleurs fulgurantes ...Je regarde mon bide, il n'a pas l'air particulièrement tendu. Je prends un Spasfon, je me dis que je n'aurais pas du tomber dans la fondue savoyarde à midi, je tente de dormir ... Nuit agitée. Mais ce n'est pas la première. Juste une inhabituelle envie irrépressible de " pousser ". Promis, la prochaine fois, je limite ma consommation de fromage fondu. Le lendemain ça ne va pas mieux. J'attends midi pour en parler à mon homme. Nous sommes perplexes. J'appelle la maternité qui me dit d'arriver de suite. Grande idée, le col est déjà bien ouvert, les Jujus sont prêts à faire leur entrée dans le monde. Panique. C'est trop tôt. Un traitement de cheval associé à un repos total (même pas le droit de poser le pied à terre) permet de gagner deux semaines sur l'inéluctable. Mes Bonhommes verront le jour le 11 Novembre. Deux mois trop tôt. Mais on a quand même passé le cap fatidique des 32 semaines. Dans la famille " si j'avais su " je voudrais " si j'avais su qu'une contraction ça ressemble aussi à un tiraillement dans le bas des reins ".

Le 11 Novembre en fin de journée le monitoring montre que mes bébés ne vont pas très bien. La sage femme appelle mon médecin en urgence. La césarienne est décidée. On me prépare pour aller au bloc. Tout cela va très vite. Je ne suis pas perturbée par le geste médical, là je stresse pour mes petits.

Bonne nouvelle : mon homme peut m'accompagner jusqu'à l'entrée de la salle d'opération. Ensuite on le redirige vers une salle d'attente. La sage femme qui s'occupe de moi est très gentille, elle me prévient que je ne pourrais pas prendre mes enfants dans les bras, une fois sortis à l'air libre il faudra les emmener le plus vite possible en néo-nat (ma maternité se trouve dans un hôpital pour enfant doté d'un service de réanimation. Je suis tranquille. Je sais qu'ils ne peuvent pas être mieux pris en charge). Je demande à ce qu'on me les montre vite fait car je ne sais pas à quel moment je les reverrai. La sage femme me dit ok.

Première étape, l'anesthésie. Je connais l'anesthésiste, c'est lui qui m'a endormi lors des deux coelioscopies que j'ai du subir l'année précédente. C'est une pâte d'homme qui inspire confiance. Ils sont deux pour s'occuper de moi et répondent gentiment a mes milliards de questions (quand je stresse je parle ... beaucoup ...). Il me demande d'arrondir le dos pour l'anesthésie. Pas de problèmes, ça j'ai appris à le faire dans mes cours d'accouchement (ne riez pas, ce n'est pas si évident de faire le dos rond avec une montgolfière à la place du bide). Il ne faut pas que je bouge pendant quelques instants. Je me concentre. Hop, c'est fait. Même pas mal.

On m'installe sur la table. J'ai froid. Mais il fait toujours froid dans ces foutues salles d'opération. Je dois prendre mon mal en patience. On installe un champ opératoire entre ma tête et mon bide. C'est la que mon médecin entre en jeu.

Pas facile d'expliquer ce que je vie. Je " sens " qu'il se passe des choses là dessous, mais je n'ai pas mal du tout, ce n'est même pas désagréable. Juste perturbant. Visiblement l'entaille est faite, on pousse sur mon ventre pour aider le médecin à récupérer mes petits bonhommes et hop, j'entends un petit cri. Indescriptible ... La sage femme me présente rapidement mes bébés et les emporte aussitôt. Pendant que mon médecin pratique son meilleur point de croix, les bébés sont placés dans une couveuse, une couverture de survie sur eux, et illico sont emmenés en néo-nat. Mon homme suit la couveuse jusqu'au service de réanimation ou il pourra voir les bébés une fois installés dans leurs couveuses. De mon côté, j'attends son retour en salle de réveil. Zen pour commencer. Puis très stress. JAMAIS il revient ??? Enfin, il revient. Les bébés sont très beaux. Pas de photos car nous n'avions pas prévu qu'ils arriveraient si vite. On me ramène pour la nuit dans ma chambre. Le lendemain matin je fais quelques pas, on m'ôte la sonde urinaire et je peux faire un brin de toilette. Un moment de pur bonheur après plus de dix jours cloués à mon lit. Dans l'après midi on m'autorise à descendre voir mes merveilles. Mon chéri m'installe dans une chaise roulante et roule ma poule.

Le matériel (le mini-minimum pour débuter)

Pour le dodo :

Nous avons investi dans des lits évolutifs (lit à barreau les premières années puis lit junior). Mes bébés se sont bien acclimatés à leur grand lit et c'est lorsque je les mettais dans la nacelle qu'ils faisaient des crises d'angoisse ... Du genre à aimer les grands espaces mes bébés. Peut être pour ça qu'ils sont arrivés si tôt ...

Pour le repas :

Pour préparer l'arrivée de mes petits gars j'avais fait le stock, quelques semaines avant leur naissance, de biberons. J'en avais pris des petits modèles, des grands. Etant néophyte en ce domaine j'avais pris ceux que la vendeuse d'Aubert m'avait chaudement recommandé. Des biberons très bien sous tout rapport probablement sauf que ... Mes bébés naissent prématurément, et que leurs premiers biberons ce sont ceux de la néo-nat (un autre modèle très bien sous tout rapport). Je fais un essai avec mes super bibs à moi avant leur sortie de l'hôpital. Pas de bol, ça ne passe pas. En urgence je vais refaire mon stock de biberon, même modèle que celui de la néo-nat, mais en plastique (en néo-nat ils sont en verre). Je fais bien bouillir mes tétines caoutchouc pour les user afin que mes bébés puissent téter facilement. Je me sens parée. Mes crevettes sortent de la néo-nat quelques jours avant Noël. Les premiers repas ne se passe pas trop mal mais rapidement les prises de bibs deviennent très compliquées. On se creuse le cerveau avec mon homme. Eurêka ! Les bibs plastiques se déforment à force de stérilisation. Le joint entre la bague et le bib se fait mal. L'air passe mal = le lait ne coule pas bien. Ni une ni deux (c'est le 24 décembre) je pars à la conquête de bib en verre. Je passe le détail de la poursuite du saint Graal. Je trouve mes bibs en verre. Qui ne me serviront que quelques semaines ! En effet mes gourmands augmentent leur ration alimentaire à vu d'oeil. Bientôt mes jolis petits biberons en verre seront trop petits. Je refais un stock de grands biberons. Pour info je revends un grand stock de biberons tout modèles, toute taille : : ma pédiatre m'a chaudement recommandé un troisième modèle de biberon, que j'ai acheté, qui n'a pas convenu à mes Bonhommes non plus ...

Les couches !!!

Avant l'arrivée de mes bébés je vais au Supermarché faire le plein de denrées vitales, dont évidemment, les couches. Je ne sais pas lesquelles prendre, je décide que ce sera un paquet de chaque. Pour voir ... J'entame un premier paquet, des Peaudouces (chaudement recommandées par une amie). Cata totale. Je suis inadaptée à leur système de collant. Une couche sur deux va à la poubelle faute d'avoir pu l'attacher. Deuxième essais, j'attaque les Pampers. Tout se passe bien modulo quelques fuites (pour un garçon penser à bien mettre le zizi vers le bas, sinon gare aux inondations). Quelques jours après l'arrivée des bébés à la maison je retourne au supermarché faire du stock de lait (mauvaise idée, je vous raconte cela après). C'est le jour de la super-animation-super-promo des couches Huggies. Je me dis que finalement il ne doit pas y avoir plus ressemblant à une couche Pampers qu'une couche Huggies. Et puis la dame m'explique bien les économies que je vais pouvoir faire. Ce n'est pas bien mon genre de faire des économies (soupir désespéré de mon homme) mais je reste une femme banale, quand il y a une promo, j'ai du mal à ne pas me laisser tenter. Par exemple j'ai une trousse à maquillage pleine à craquer grâce aux super promos du ccb ... Mais je me maquille presque jamais ... Je craque donc sur la promo-couche-culottes. Je fais du stock. Sauf qu'à l'ouverture du paquet de Huggies, on se rend compte qu'elles ne conviennent qu'à un des deux jumeaux. Les bébés grandissent vite. Et je me retrouve avec mon stock de couches sur les bras ... Pas super économique mon bon plan ...

Pour en revenir au stock de lait, rapidement, on découvrira que mes bébés ont des problèmes de reflux, d'où changement de lait pour un lait épaissi. Ma pédiatre me conseille le lait AR de la même marque que mon lait de départ (dont je peux jeter les stocks). Je passe au lait AR. En vente en pharmacie et sur commande et bien sur à prix d'or. Je refais des stocks (je n'ai pas que ça à faire moi). Pas de bol. Ce lait là ne convient pas à mes trognons. Misère. Rechangement de lait ... J'arrête là le détail, mais pour trouver LE lait ce fut une sacrée épopée ... Du genre qui laisse des boites de cinq marques différentes inutilisées dans mes placards sans compter les épaississants ... Un de ce quatre je ferai un vide grenier pour écouler les stocks de laits, biberons, couches, vêtements inutilisés ...Je vais me remplir le porte monnaie ! Ca tombe bien, c'est les soldes chez Agnès B :

Pour la ballade

Gros dilemme quelques mois avant l'arrivée de mes petits hommes. Changer de voiture or not changer de voiture ? Comme une grande majorité de trentenaire de sexe féminin je roule en Twingo, et ma twin-twin je l'adore car elle passe partout. Et puis pour mon anniversaire, luxe ultime, mon chéri m'a offert un toit ouvrant. Je suis aussi fière de ma petite auto que Oui-Oui est fier de son taxi jaune ! C'est dire!! Quand à la voiture de mon homme, même si elle est plus grande (on est banal je vous dis), ce n'est définitivement pas une 7 places.

La question du moment est : si nous ne changeons pas de voiture comment allons nous faire pour les quelques fois ou nous ferons de grands trajets, soit une à deux fois la première année, pour le trajet des vacances ? Je deviens pro des poussettes et de leurs différents super pouvoirs. Je persécute les vendeuses de magasins de puériculture pour faire le bon choix. J'emmène Twin-Twin avec moi pour faire des essais. Je suis à deux doigts d'investir dans la fameuse Matrix (modulable en nacelle et coque). Mais on me dit qu'elle est rapidement trop petite et qu'elle pèse un âne mort. Re-grande cogitation. Nous devenons mono-maniaques. Nos amis ne nous supportent plus nous et nos problèmes de poussette double.

Finalement, la première grande décision est prise : nos déplacements ne justifient pas l'achat d'un Espace. Cela nous reviendra moins cher d'en louer une, 1 ou 2 fois par an que de l'acheter. Nous allons donc investir dans un châssis, une nacelle et une coque. La chance est avec nous : une amie qui a eu des enfants d'âge rapprochés me lègue le châssis double avec les deux hamacs. Une collègue, me prête une nacelle et une coque de la marque de mon châssis. Merci les copines ! Cette dernière me signale qu'elle n'a jamais vraiment fait voyager son bébé dans la nacelle par manque de confiance. Elle préfère la coque. En y regardant bien, moi aussi je ne la sens pas la nacelle en " siège auto ". J'ai peur que la tête de mon bébé ne ballote à l'intérieur, pire en cas de choc. (J'ai appris depuis que la nacelle est bien plus sur que la coque en cas de choc). J'achète une deuxième coque. Sans remords : mes morceaux de bravoure en voiture les premiers mois consistent à faire le trajet maison/pédiatre soit au bas mot 6km aller-retour. Quant aux ballades, les premières semaines, c'est à peine le tour du pâté de maison et encore pas tous les jours. Je culpabilise horriblement de ne pas faire prendre l'air frais à mes tout petits, mais les temps morts ne sont pas légions, et entre ballade et tentative de repos je faiblis et je me repose. De plus c'est l'hivers, il faut que j'emmitoufle bien mes bébés avant de sortir, le temps d'empaqueter tout ça, de monter la poussette et de partir c'est déjà presque l'heure du bib suivant ... Mais pour votre info : une poussette double ça rentre nickel dans une Twingo. Trop géniale ma voiture ...

Et nous et nous et nous ?

Dieu Picard et saint micro-onde !!!!! Mille baisers à l'inventeur du supermarché en ligne : je me fais livrer mes courses et en particulier les dizaines de pack d'eau et de couches nécessaires à mes petitous. Mais la star à la maison c'est sieur Nutella : le pot modèle XXL-famille-nombreuse est sur la table de la cuisine 24h/24 et nous puisons des forces et du réconfort lorsque les nuits sont bien trop courtes.



La suite : Les jumeaux ...


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