Parents de jumeaux : Témoignage

Les Jumeaux sont arrivés
 

La prématurité

Mes bébés sont arrivés à 32 semaines. Le lendemain de l'accouchement je les ai retrouvé dans une couveuse, assistés pour respirer, une sonde pour les alimenter. Leur corps n'était pas plus gros que ma main. Ils étaient velus, de quoi faire rougir Démis Roussos lui même !

Ils sont restés 6 semaines en néo-nat. Nous avons alors essayé de passer un maximum de temps avec eux et de nous en occuper autant que possible. Mon homme et moi nous relayions à la néo-nat, moi une grande partie de la journée, lui le soir après le boulot, ensemble le week-end. L'équipe médicale s'est montré très disponible, nous donnant de plus en plus de latitude pour nous occuper nous même de nos petits bouts. Ils nous ont également très rapidement proposé du peau à peau avec nos bonhommes. Dès que leur charge de travail le leur permettait ils nous donnaient un des bébés pour que nous le gardions tout contre nous. Du pur bonheur. Un moment d'angoisse cependant, le jour ou on me donne mes deux bonhomme en même temps en peau à peau. Un des deux glisse doucement et je n'ai pas de main disponible pour le récupérer. J'appellerais bien l'infirmière mais la porte est fermée et elle ne m'entend pas. Je ne veux pas crier pour ne pas effrayer mes bonhommes. Le cauchemar. Mon bébé est quasiment en boule sur mon bras lorsqu'une puéricultrice remarque ma détresse et vient me sauver.

Malgré tous les efforts du personnel hospitalier je vivais mal de rater toutes leurs " premières fois ". Lorsqu'une des puéricultrices m'a dit que chaque matin elle baignait mes crevettes, j'étais au bord des larmes, ce n'était pas moi qui leurs avait donné leurs premiers bains ! D'ailleurs je ratais toutes les premières fois! Sympa, elle m'a dit de laisser un appareil photo jetable pour qu'ils puissent prendre des photos de ces moments que je ne pouvais partager avec eux. Ce que j'ai fait illico.

Nous avions l'autorisation d'appeler quand nous le souhaitions pour avoir des nouvelles, c'est ce que nous avons fait, parfois le soir avant de dormir (ont-ils bien mangé ? Dorment ils paisiblement ?). Nous appelions systématiquement le matin en nous levant (comment s'est passé la nuit ?). On nous a toujours répondu patiemment. Les parents stressés ils connaissent à la néo-nat...

Au final, je me souviens de la joie de voir mes bébés faire des progrès chaque jour, mais je me serais bien passé de ce passage là, l'arrivée de mes bébés dans ma vie ce n'est pas comme cela que je la rêvais.

Le retour a la maison

Biberon or not biberon

J'hésite tout au long de ma grossesse. Il n'y aurait eu qu'un enfant j'aurais allaité sans aucun doute. Mais là, n'est ce pas trop compliqué? Je passe du temps sur les sites pro-allaitement. Un de ces sites par son militantisme acharné m'inquiète plus qu'il ne me rassure. Faut il être une mère louve pour allaiter ses enfants ? Je contacte une association de jumeaux. La personne qui me répond a allaité ses petits et est plus qu'enthousiaste. Pour elle l'allaitement des jumeaux c'est ce qu'il y a de mieux, elle ne regrette pas son choix. Cette dame a l'air très équilibrée. Elle refait pencher la balance du côté de l'allaitement. Je demande son avis à un pédiatre qui me conseille la méthode " mixte ". Ma mère s'angoisse au téléphone " tu ne vas pas les allaiter quand même ??? ". Même à 35 ans je ne résiste pas à un chouia de provocation type pré-ado-en-crise. " si si si je vais les allaiter !!! ". La vérité : je ne sais pas. Puis je compte : nombre de tétée multipliés par durée de la tétée plus gestion de la maison plus fatigue = je pense que ce sera un équilibre précaire, au moindre grain de sable c'est la panique qui va s'installer ... Le mixte ? Bof ... J'ai peur de perturber mes petits avec des changements de laits à chaque tétée. Ce sera biberon. Bilan : je ne le regrette pas, la fatigue liée à la naissance mouvementée m'a mise sur les genoux, l'aide du Papa n'est pas que précieuse, elle est vitale. Après moult péripéties, dont divers problèmes de santé des Bibous (ce n'est pas un grain de sable, c'est la plage entière qui vient enrayer la machine), je m'effondre. Mon chéri sort alors sa cape de Super-Papa et prend la maison en charge hors heures de bureau. Il va enchaîner les nuits pour que je puisse retrouver figure humaine : dés qu'il me quitte des yeux deux minutes il me retrouve effondré dans un coin en train de pleurer toutes les larmes de mon corps. Les circonstances m'ont confirmées que j'avais fait le bon choix ... Pour moi.

La chambre

Deux jolis lits à barreaux. J'y tenais. Dans la même chambre. Ca aussi j'y tenais. On rajoutera rapidement un lit d'appoint dans notre chambre. Un de nos bébés va avoir des troubles du sommeil. La pédiatre me conseillera de mettre les jumeaux dans le même lit. Mais notre Zouzou au sommeil épique n'est pas du genre pére tranquille, plutôt tornade-cyclone à effets dévastateurs. J'ai peur qu'il n'éborgne (ou pire) son frère qui lui est plutôt " avis de grand calme ". Je leur installe alors une grande couette par terre et je les mets régulièrement ensemble, côte à côte. Et effectivement mon ouragan se tortille tel un petit vers pour se rapprocher de son frère. Visiblement il a besoin de sa présence. Bien vu.

Le papa dans tout ça ?

Super-Papa a trouvé sa place immédiatement. Le maternage il a ça dans le sang. Les enfants le lui rendent bien, il faut voir leurs sourires lorsque Papa rentre du boulot. (info numéro 1 : c'est mon homme à moi, la première qui s'approche ... Grrrrrrrrrrrr. Info numéro 2 : Quels ingrats ces petits, en fin de journée ils sont HS, de mauvaise humeur, et hop, il suffit que leur père passe la porte pour qu'ils fassent leurs plus beaux sourires). Mais c'est sacrément difficile de retrouver une vie de couple sereine. Les premiers mois, les échanges vont rarement au-delà du compte rendu des repas des petits et de la liste de courses. Cela s'est nettement amélioré lorsque notre duo d'enfer s'est décidé à faire des nuits de 12H. Après 20h00 la maison redevient calme c'est le temps des parents RAVIS de retrouver un peu de temps pour soi...Il faut que je vous dise : qu'est ce qu'ils sont mignons-trognons-adorables mes petits quand ils dorment ...

Stage de survie en milieu hostile

Les repas

La période " bib à la demande " a été assez éprouvante. Soit mes bonhommes étaient décalés d'exactement 1h30 ce qui ne laissait aucun répit (jour et nuits), soient ils étaient parfaitement synchro, et un des deux hurlait comme un enragé dans son lit pendant que je nourrissais l'autre. Celui qui mangeait était perturbé par les pleurs de son frère et mettait des plombes pour avaler son repas, celui qui avait pleuré était épuisé et mettait des plombes à avaler son repas ... Arg ! A partir du jour ou ils ont été rythmés, nous avons respiré.

Nous nous partagions les nuits : de 22 à 4h du matin mon homme était sur le pont, de 4 à 8 heure c'était moi. Pas toujours facile d'enchaîner sur la journée, surtout si les bébés étaient de mauvaise humeur ... La seconde respiration est venue de leurs premières vraies nuits de 12h. Elles sont arrivées assez tard car visiblement leur biberon de lait du soir ne leur suffisait pas. Ils avaient autour de 5/6 mois lorsque nous avons craqués : notre pédiatre n'était pas pour la méthode, mais nous avons quand même rajouté un peu de blédine dans le biberon du soir. Oh, pas grand-chose, juste une cuillère à soupe... Grande idée s'il en est car en une semaine ils faisaient enfin tous les deux des nuits de plus de 10 heures ! Ouf ! La véritable sérénité est arrivée avec la diversification, un mois plus tard.

A l'aide !!!!

A peine mes bébés arrivés à la maison, la puéricultrice de la PMI me contacte. Mes bébés étant très prématuré et un de mes enfants ayant un problème de santé, ils ont étés signalés par l'hôpital à la PMI. Ca tombe bien. Je suis en plein stress : mes bébés ne mangent pas suffisamment à mon goût, et puis on est entré de plein fouet dans la période des coliques. La puéricultrice vient à la maison, elle nous conseille. Ils mangent peu ? Tant qu'ils prennent régulièrement du poids ce n'est pas un problème. Elle a un pèse bébé et on vérifie cela. Mes bébés grossissent bien. Je stresse inutilement. Ca ne me dégage pas de mon stress. Mais je sais au moins qu'il est ridicule et sans objet. Ca rassure. Elle nous donne également des tuyaux pour soigner les coliques. Elle nous met en contact avec l'aide aux mères. NICKEL ! Dans les 2 à 3 mois qui suivent je l'appellerai régulièrement lorsque l'angoisse prendra le dessus. Elle ne sera jamais avare de conseils et d'écoute



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